Ils sont plusieurs dizaines de milliers à raser les murs, à Abidjan, la capitale économique, et dans les autres grandes villes de la Côte d’Ivoire, tenaillés par la honte et le poids de leur échec. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) qualifie ces anciens migrants rentrés au pays de « retournés » ; leur entourage et la société ivoirienne les appellent « les maudits ».
De retour au pays, ils sont cassés psychologiquement, épuisés physiquement et bien souvent fauchés, contraints de rembourser ce projet migratoire financé par la communauté. Seuls ou aidés par des associations, ces anciens migrants cherchent à briser la mort sociale dont ils sont victimes, et à se réinsérer dans la société. D’autres, en revanche, qui estiment que les raisons qui les ont poussés à migrer n’ont pas disparu, ne rêvent que d’une chose : repartir. Et s’y préparent.
Leave A Comment